Maison populaire, Montreuil, 2013

Le tamis et le sable 3/3

La méthode des lieux

« La Méthode des lieux » se structure autour de cette technique éponyme, également appelée palais de mémoire et développée dans la Grèce antique, permettant de mémoriser de longs discours. Élément clé dans l’enseignement de la rhétorique et de la dialectique pendant des siècles avant l’invention de l’imprimerie, elle consiste à projeter mentalement une architecture et à associer à chacun de ses espaces une image forte et symbolique. La mémoire devient alors un édifice à parcourir, une sorte de musée personnel et fictif, une réserve de représentations et d’objets activables.

Tentative de rationalisation de la mémoire, ce procédé n’en témoigne pas moins de l’intrusion de l’imaginaire et du subjectif dans le processus de transcription orale d’une pensée. La mémoire apparaît ici sous une forme archaïque en regard d’une époque où elle semble à la fois omniprésente et sacralisée, mais aussi « en crise », les technologies numériques nous affranchissant peu à peu de la nécessité de se souvenir, en raison d’une surabondance de données confinant paradoxalement à l’oubli.

L’exposition s’articule autour d’un display spécifique de l’artiste Guillaume Constantin, invité à matérialiser son propre palais de mémoire. Entre sculpture et scénographie, il fait œuvre tout en accueillant les productions et interventions des autres artistes qui illustrent moins cette technique mnémonique de manière littérale qu’elles n’évoquent certains de ses enjeux : la transmission orale et ses possibles traces, mais aussi les liens qu’entretiennent mémoire, langage, image et architecture.

02 octobre - 14 décembre 2013
Avec Meris Angioletti, Guillaume Constantin, Julien Crépieux, Maïder Fortuné, Louise Hervé & Chloé Maillet, Nicolas Maigret, Mark Manders, Odires Mlászho, Giulio Paolini, Sébastien Rémy, Oriol Vilanova

Commissaires en résidence :

Anne-Lou Vicente, Raphaël Brunel & Antoine Marchand

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